La voie se situe dans une belle face déversante et continue dans le secteur du bivouac.
La cotation est : 7B/ E3.
La cotation est bien sur à confirmer : mais il s’agit probablement de la voie la plus dure de la falaise.
Il y a deux départs : l’un entre entre « yes week-end », 6a+ (N°22) et « yes we can », 7a (N°23) et l’autre à droite de « yes we can » dans un dièdre.
Elle a été ouverte le samedi 27 octobre par Alex et moi-même.
Le nom de la voie est : « YES WE CAME ».
A propos de son nom , il y a plusieurs interprétations possibles :
Respectueuse :il s’agit de rester dans la même verve que nos amis de Cherbourg qui les premiers ont osé s’attaquer à cette paroi. Ils ont baptisé les deux voies qu’ils ont ouvertes par :« yes week-end », « yes we can ». On a décidé de continuer dans le même ton avec « yes we came »
Provocatrice :Les friends sont munis de cames. Le nom de la voie serait alors une allusion sur l’éthique des ouvreurs. « yes we came » a été ouverte sur coinceur contrairement à sa voisine « yes we can » qui a été ouverte sur spit.
Mais attention je n’ai jamais dit que c’était « pas bien » d’ouvrir une voie sur spit alors qu’elle aurait pu être ouverte intégralement sur coinceur. Ceux qui me connaissent le savent : je ne suis pas le genre à dire qu’on ne devrait jamais placer de spit dans une falaise terrain d’aventure. Chacun est libre de faire ce qu’il lui plait : moi par exemple je pense que je vais installer une via ferratta le long de « macadam line » (une voie majeur du site) parce que ceux qui ne grimpent pas dans le 6a ne peuvent pas la gravir…
Psychédélique :la came c’est la drogue. Dans ce cas, le nom signifierait que pour oser affronter « yes we came », il vaudrait mieux être défoncé. Il est vrai que la voie comporte un engagement certain. Sans une bonne dose de cocaïne dans le sang, peut-on raisonnablement avoir confiance dans l’ami aux quatre cames lorsque celui-ci est la seule garanti contre un retour au sol ?...on peut se poser la question
Vainqueur :Comme nous le savons tous « yes we came » peut se traduire par : nous sommes venus. L’état d’esprit serait celui de César : veni, vidi, vici : nous sommes venus au sémaphore, nous avons repéré l’itinéraire et nous avons vaincu la paroi. Nous serions alors « la référence absolue » de l’escalade Normande.
Erreur :Je me suis trompé de nom. J’aurais du l’appeler «départ à la tchèque ».
En Tchéquie, dans la bohème, il existe une forêt de tours où l’on peut grimper mais aussi pratiquer le sport local : le saut entre deux tours. Autant que je m’en souvienne, les sauts sont classés de 1 à 6 : 1 : même un résineux pourrait le réussir et 6 : tous ceux qui ont essayé sont morts.
Vous aurez peut-être deviné pourquoi retenir un tel nom : entre le départ et la paroi, il y a un trou.
Pour accéder à la paroi: il suffit d’une petite impulsion pour aller saisir deux petites prises permettant de se rétablir dans un dièdre(ce doit être un passage 6a)... Ce n’est pas vraiment un saut mais il y a de l’ambiance ; surtout que l’on ne peut pas placer de protection avant le rétablissement. En cas d’erreur : une chute de quelques mètres pour atterrir…dans une mare. Y a-t-il assez d’eau ? Je ne sais pas ….
Voilà pour les interprétations.
Maintenant je vous propose un petit jeu : laissez un commentaire en précisant quel est, selon vous, l’interprétation auquel j’ai songé en baptisant cette voie (je ne fais pas trop d’illusions sur le nombre de commentaire…mais bon qui ne tente rien n’a rien).
Le gagnant aura le droit d’essayer d’enchainer « yes we came » avant Alex et moi. C’est génial, non ?
Jean-Christophe